Avant dire

Lors du deuxième grand envol de la modernité, accompagnant la naissance de la postmodernité au cours des années 1960, j'ai oeuvré à la fois consciemment et inconsciemment à instaurer certains paradigmes, voire certains archétypes du monde contemporain.

Pour mieux avoir le droit d'exister, par la création de mes environnements, j’ai désiré que l’on œuvre à éveiller la conscience, à libérer la parole et le geste. Cela, afin que le citoyen puisse, par la créativité, s'accomplir et bâtir pays, du moins psychologiquement.

Ainsi, un des plus grands événements fut de faire émerger le "nous" créateur, qui possède les forces et les énergies pour transformer le monde.

Cela a engendré une authentique démocratie participative, au sein d'une nouvelle nature urbaine, collaborant alors à la naissance du Québécois.

Ces avènements ont également préfiguré la venue des cybermondes et provoqué une percée vers le XXIe siècle ou si l'on veut vers le troisième millénaire.

Tout cela est arrivé lors d'une des plus grandes périodes d'existence de notre nation. Simultanément à l'échelle locale et internationale nous avons pratiqué un art vécu, aux grandes heures de notre Révolution tranquille. Ainsi, nous avons collaboré à la naissance de l'art contemporain en ce temps d'apparition de l'ère spatiale. Tout cela dans l’esprit de la trouée historique de l'atmosphère projetant l'humain vers les courbes des avenues réelles et virtuelles du cosmos menant à d’autres mondes.


Maurice Demers
11 juillet 2011